samedi 16 février 2019

Charles BAUDELAIRE, « L'Ennemi » (Commentaire composé)

Charles BAUDELAIRE, « L'Ennemi » (Commentaire composé)

Introduction

·       Charles Baudelaire (1821-1867) est considéré, avec Les Fleurs du Mal, comme le précurseur de la poésie moderne.
·        Le temps est l'une des plus obsédantes composantes du spleen Baudelairien (“L'horloge”, “Le goût du néant”).
·       Omniprésent, étouffant, il se révèle douloureusement à chaque étape de la vie en y imposant un bilan désespérant.
·       La personnification, l'utilisation de la majuscule et de l'article défini font de lui, par excellence, le monstre que l'homme doit craindre. Le temps entretient avec l'homme et en particulier avec le poète (qui se met en cause personnellement dans le texte) des liens de domination quasi vampirique et le maintient dans un état d'aliénation qui brise toute espérance et toute forme d'inspiration.
·       Le texte souligne qu'il est donc doublement redoutable sur le plan humain et sur le plan poétique.

Lecture
L'Ennemi


        Ma jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
        Traversé çà et là par de brillants soleils ;
        Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage,
        Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils.

5      Voilà que j'ai touché l'automne des idées,
        Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux
        Pour rassembler à neuf les terres inondées,
        Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux.

        Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve
10    Trouveront dans ce sol lavé comme une grève
        Le mystique aliment qui ferait leur vigueur ?

        — Ô douleur ! ô douleur ! Le temps mange la vie,
        Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
        Du sang que nous perdons croît et se fortifie !


Baudelaire.


Etude

I/ LA VIE DERRIERE SOI

1/ Un bilan

·        L'écrivain analyse son existence à travers les trois dimensions du temps (le passé, le présent, l'avenir), qui occupent les trois premières strophes du sonnet.
·        Il évoque d'abord le passé dans le premier quatrain : « Ma jeunesse... » ; les verbes sont à un temps du passé : passé simple (« ne fut ») ou passé composé (« ont fait »), qui marque l'aspect achevé de l'action.
·        Le présent domine le dernier vers du quatrain et la quasi-totalité du second.
·        A la jeunesse s'oppose « l'automne des idées ». Le moment de l'écriture coïncidence donc avec la maturité, déjà déclinante, de l'auteur.
·        Enfin, l'avenir est envisagé dans le premier tercet, sur le mode interrogatif (« Qui sait ») ; les verbes marquent cet appel vers le futur : emploi du futur (« trouveront ») et du conditionnel (« ferait »).

2/ Un tournant

·        Le bilan dressé par Baudelaire fait du moment présent (celui de l'écriture), un instant décisif qui engage le sens même de toute l'existence.
·        En effet, le passé est décevant, puisqu'il ne reste que « bien peu de fruits vermeils ».
·        Le présent est placé sous le signe de l'énergie : « Il faut employer... » ou « rassembler ». Le poète s'encourage à l'effort nécessaire pour pallier les carences du passé.
·        Mais ce passé est lourdement hypothéqué : le quatrain s'achève sur une note pessimiste ( la comparaison : « des trous grands comme des tombeaux ») ; l'irréparable est peut-être accompli.
·        On peut noter la symétrie de construction des deux quatrains qui s'achèvent sur une note négative.
·        Cela n'empêche pas Baudelaire d'espérer encore, même s'il le fait de façon dubitative ; le premier tercet paraît donc suggérer l'idée d'un renouveau, d'une confiance relative en l'avenir, malgré le poids du passé.

3/ Une vaine espérance ?

·        Pourtant, le deuxième tercet vient apporter un démenti à l'espérance.
·        Ici, le poète ne parle plus de lui seul : on peut noter le passage du je au nous.
·        Le ton devient celui de la maxime, de l'affirmation générale : les verbes sont au présent à valeur intemporelle, de vérité générale.
·        Ces trois verbes paraissent détruire irrémédiablement  les espoirs du tercet précédent.
·        Détaché des trois autres strophes centrées sur le poète, le second tercet semble apporter une morale implacable, qui rend illusoires les espérances précédentes.
·        Rien ne peut réparer le temps perdu, parce qu'il entraîne des destructions définitives comme le montre l'allégorie : « le temps mange la vie ».

II/ Une image de la fécondité

1/ Une image filée

·        Pour expliciter son état d'esprit, l'auteur use d'une comparaison, qu'il développe tout au long du texte, entre la vie humaine et le cycle de la nature.
·        Il s'assimile lui-même à une terre ; les différents moments du temps sont comparés à des éléments naturels (beau temps/intempéries).
·        Cette image très riche comporte des potentialités symboliques : elle met en relation la destinée personnelle d'un écrivain avec les forces naturelles, lui donnant ainsi une valeur générale.
·        Le bilan de son existence est ainsi décrit en termes cosmiques, selon une opposition entre les thèmes de la fécondité et de la destruction, qui donne une valeur exemplaire à cet itinéraire.

2/ Le symbole de la fécondité

·        La vie de l'auteur est mise en relation avec le cycle de la végétation : Baudelaire espère, dans le troisième tercet, que dans son « sol lavé », donc prêt à être ensemencé, pousseront des « fleurs nouvelles ».
·        Parlant de son passé, il évoque des « fruits vermeils », puis des instruments de jardinage nécessaires à la remise en état de son « jardin ». La cohérence de la comparaison se révèle sans faille.
·        De même, les épreuves qu'il doit traverser sont assimilées à des fléaux naturels : orage, pluie, tonnerre et leurs conséquences, inondations, ravages. Le poète souligne ainsi l'aspect tourmenté de l'itinéraire de sa vie.
·        Plus rarement sont suggérés les aspects positifs : « de brillants soleils ».
·        Cette large comparaison entre la vie de l'auteur et celle de la nature comporte une connotation religieuse : la vigueur qu'espère le poète sera le produit d'un « mystique aliment ». L'aspiration de Baudelaire est d'ordre métaphysique et non matériel.

3/ Le retournement final

·        Le dernier tercet inverse le système comparatif décrit précédemment.
·        A l'image de la vie féconde, se substitue celle de la consommation destructrice.
·        Alors que le poète attend de l'avenir une nouvelle récolte, le tercet final décrit les effets destructeurs du temps en terme de consommation (« mange », et l'ensemble du dernier vers).
·        L'Ennemi, le temps, mais aussi ses effets (l'ennui, le « spleen ») dénaturent la terre (le poète) : il n'y aura, en fait de fleurs nouvelles, que des « fleurs du mal ».
·        L'image de la terre féconde s'inverse en celle de la terre vidée de sa sustance, au profit d'une végétation nuisible. Au lieu de produire, le poète est parasité, vidé de sa substance sans profit, par le temps.
·        On peut souligner le caractère assez crû du vocabulaire et de l'image du poète véritablement « vampirisé » par l'Ennemi, dans le dernier vers.

Conclusion

·        Baudelaire intériorise le thème classique de la fuite du temps  en lui donnant une tonalité d'angoisse très personnelle.
·        Le « spleen » baudelairien est plus qu'un simple ennui sans cause ; il est une interrogation angoissée sur la faiblesse de l'homme qui croit pouvoir exploiter le temps de vie qui lui est imparti, alors que c'est le temps qui le  dévore et le détruit.
·        Cette image du temps destructeur trouve son écho dans la mythologie avec le dieu Cronos dévorant ses enfants.
·        Ce poème aborde donc le drame éternel et universel de l'humanité, celui des effets négatifs du temps qui passe.

La Métamorphose de Kafka : résumé


Résumé : La Métamorphose de Franz Kafka  (1915)

Gregor Samsa se réveille un matin pour découvrir qu'il est devenu une "vermine monstrueuse". Alors qu'il tente de s'adapter à son nouveau corps, il se rend compte qu'il est en retard pour son travail. D'abord sa mère, puis son père et sa sœur, viennent frapper à la porte de sa chambre, pour le faire sortir de son lit. Son supérieur lui-même arrive à s'enquérir de son absence. Gregor réussit à ramper jusqu'à la porte de sa chambre, à ouvrir et à révéler sa nouvelle apparence. Sa mère s'effondre et son  employeur s’enfuit de l'appartement. Son père saisit une canne et poursuit Gregor dans le salon , jusqu’à ce qu’il parvienne à l’enfermer dans sa chambre.

Perplexe et horrifié par le nouveau corps de Gregor, tant Gregor que sa famille s'installent dans une routine dans les semaines et les mois suivants. Alors que Gregor apprend à connaître les capacités de son nouveau corps - et son nouveau goût pour les aliments pourris - Grete, sa sœur, devient son principal gardien, le nourrit deux fois par jour et nettoie sa chambre.

Un jour, Grete découvre que Gregor peut ramper tout autour de la chambre, y compris sur les murs et le plafond, alors, aidée de sa mère, elle débarrasse la chambre des meubles encombrant pour lui laisser plus d’espace, mais Grégor, qui jusqu’à présent ne communiquait plus, s’efforce de montrer qu’il s’oppose à ce déménagement. Lorsque les femmes retournent dans la chambre, la mère voit Gregor et s'évanouit. Grete lui fait reprendre ses esprits, et Gregor les suit dans le salon, puis s’écroule de fatigue sur la table.

Quand le père rentre à la maison, Grete explique ce qui s'est passé et, furieux, il poursuit Gregor autour du salon et lui jette des pommes. Une pomme frappe Gregor au dos, le paralysant. Il faut un mois pour Gregor à guérir de sa blessure. La porte de la chambre de Gregor est laissée ouvert en début de soirée afin qu'il puisse participer à la routine des soirées de la famille : le père s’endort sur sa chaise, la mère coud, Grete travaille sa sténographie et son français. La famille engage une nouvelle femme de ménage, une vieille veuve qui parle régulièrement avec Gregor. Puis trois pensionnaires viennent loger dans la maison.

Une nuit, les pensionnaires invitent Grete à jouer du violon pour eux dans la salle principale. Gregor est captivé par le jeu de Grete, et se glisse jusqu'au milieu de la salle, sous les yeux de tous les spectateurs. Au début, amusé, puis horrifié, les pensionnaires déclarent qu'ils ont l'intention de déménager le lendemain sans payer de loyer. Après la retraite des pensionnaires, il y a une réunion de famille. Grete insiste sur le fait qu’il faille se débarrasser de Gregor à tout prix. Gregor, qui a tout entendu, retourne dans sa chambre. Affamé, épuisé et déprimé, il meurt tôt le lendemain matin.

Quelques heures plus tard, la femme de ménage découvre le cadavre de Gregor et annonce son décès à la famille qui se décide à prendre un jour de congé à la campagne.

Loïc Di Stefano

vendredi 15 février 2019

L’ART DE LA GUERRE, de Nicolas Machiavel


Œuvres complètes, Bibliothèque de La Pléiade, Éditions Gallimard, 1952
 


 
 
Écrit entre 1519 et 1520, L’art de la guerre se présente comme un manuel des affaires militaires à destination du prince italien, d’où sa forme discursive. Nicolas Machiavel, dont je n’aurai pas ici l’impudence de rappeler l’influence sur les sciences politiques du XVIe siècle jusqu’à nos jours, y dispense les conseils susceptibles d’animer la virtù de tout général en chef. Par virtù, concept central de la pensée machiavélienne, il faut entendre la capacité humaine, éminemment politique, à s’adapter et à influer sur le cours des événements.
 
La lecture de L’art de la guerre peut parfois s’avérer fastidieuse, notamment lorsque l’auteur s’attarde à nous décrire par le menu sa composition idéale d’une armée, bataillon par bataillon, ou encore la manière de dresser un camp, avec les emplacements précis de chaque tente ou corps de garde. Heureusement la traduction proposée par La Pléiade ne tombe jamais dans le poussiéreux, et ravive la nature moderne de ce discours. La plume de Machiavel résume ainsi avec clarté tous les aspects quotidiens de l’ordonnancement militaire : l’armement, l’exercice des soldats, les dispositions tactiques, la garde d’un camp, le rôle des officiers, la manière d’organiser et d’assiéger les fortifications, les ruses de guerre, etc. Par ailleurs, n’oublions pas que Machiavel milite pour la constitution permanente d’une milice nationale de métier, seule armée capable, à ses yeux, d’assurer une certaine pérennité du pouvoir militaire. Cette milice nationale doit être composée prioritairement d’infanterie (piquiers, gens d’armes, vélites) : « il est hors de doute que le nerf d’une armée est l’infanterie ». Si cela ne l’empêche pas d’aborder de temps à autre l’utilisation de la cavalerie ou de l’artillerie, son ouvrage pêche dans l’absence d’une réelle pensée interarmes, enjeu qui se dégageait pourtant alors du conflit géographiquement proche de la Guerre de Cent Ans. À cette limite géographique de L’art de la guerre machiavélien, dont l’efficience est forgée dans le contexte historique des rivalités entre principautés italiennes, s’ajoute le peu de variété de ses sources d’influence. Le penseur florentin s’inspire en effet quasi exclusivement des méthodes de l’armée romaine antique, qu’il érige en exemple suprême. L’art de la guerre romain a bien sûr beaucoup de choses à nous apprendre, mais l’on peut toutefois regretter que Machiavel n’ait pas convoqué des exemples stratégiques tirés d’époques et de civilisations plus diverses. Il n’en reste pas moins qu’il relie ici de manière assez talentueuse les enjeux politiques du pouvoir régalien à l’impératif de professionnalisation des armées.
 
 
 
Par Matthieu Roger

Fiche de lecture - L'Étranger de Camus

Fiche de lecture - L'Étranger de Camus

Dans cet article, nous nous intéressons à Camus et à son oeuvre L'Étranger : biographie, résumé et présentation des thèmes et des personnages principaux.
L'Etranger

L'auteur
Albert Camus (1913-1960) est né en Algérie d'un père français et d'une mère d'origine espagnole. Il ne connaît pas son père qui s'est engagé dans la bataille de la Marne en 1914 et qui va mourir à seulement 28 ans. L'écrivain est donc élevé par sa mère, mais surtout par sa grand-mère puisque sa mère est très occupée à faire le ménage pour nourrir Albert et son frère Lucien. Albert entretient avec sa mère une relation très particulière, un très grand amour et une grande affection même si elle ne peut pas s'occuper comme elle voudrait de son fils, elle est presque analphabète et est épuisée par son travail. Dans la totalité de son oeuvre, les figures de sa mère et de sa grand-mère sont très importantes.
Camus a été témoin des deux Guerres mondiales du XXe siècle, il a connu la folie des hommes, la pauvreté et la première crise d'esprit chez les Européens. Lui choisit le camp des humanistes, il aime témoigner au nom de l'homme. L'on dit de lui qu'il a été « la conscience de sa génération ». Tout ceci plus son caractère profondément méditerranéen façonnent sa vie et son oeuvre.

Résumé du roman
 
Dans son roman L'Étranger l'on y trouve, précisément, cette peur de tout ce qui n'est pas « méditerranéen ». C'est en 1937 qu'il part en voyage en France pour se soigner sérieusement (il est atteint d'une tuberculose). En arrivant à Paris il se sent vraiment dépaysé, voire angoissé, il n'aime pas du tout les paysages du nord.
Le récit (car il s'agit plus d'un récit que d'un roman, écrit à la première personne) raconte l'histoire de Meursault (qui est le personnage-narrateur). Dans la première partie du récit, Meursault reçoit un télégramme qui l'informe de la mort de sa mère. Il part à l'asile où elle est morte, tout près de la ville d'Alger. Après avoir veillé toute la nuit, les funérailles ont lieu. L'on voit là un homme qui ne se sent pas endeuillé, il ne pleure pas, il n'est pas triste. Le lendemain, Meursault part nager et il croise une femme, Marie qui avait travaillé avec lui. Ils décident d'aller au cinéma le soir et ils passent la nuit ensemble. Le matin, un des voisins demande à Meursault de l'aider à écrire une lettre qui dénigre sa maîtresse avec qui il a été assez violent. Quelques jours plus tard, Raymond (le voisin) injurie sa maîtresse et la police le convoque au commissariat. Meursault est alors utilisé en tant que témoin de moralité. Plus tard, Marie demande à Meursault s'il veut se marier avec elle. Il accepte. Un dimanche midi, alors que les trois amis, Meursault, Raymond et Masson se baladent à la plage, ils croisent le frère de la maîtresse et ils se bagarrent. Après avoir blessé Raymond, Meursault, ébloui par le reflet du soleil sur la lame du couteau que l'Arabe utilise pour blesser son ami, tire sur l'Arabe en le tuant.
La deuxième partie raconte l'arrestation de Meursault. Il se montre sincère et assez naïf. Au procès, il est plus questionné sur l'attitude qu'il a eue à l'enterrement de sa mère que sur le meurtre qu'il a commis. Il avoue avoir tué l'homme à cause du soleil qui l'a ébloui et est condamné à mort.
Les thèmes
- La nature et la société : dans le récit, il y a une opposition entre ce qui relève du naturel et ce qui appartient au caractère sociétal. C'est au travers de Meursault que l'on voit cette opposition, par exemple quand il est condamné, car, en quelque sorte « il ne veut pas jouer le jeu » ; il dit sa vérité, sa naïveté, le soleil qui l'éblouit... C'est comme si le personnage était condamné, car il n'a pas respecté les codes de la société.
- La justice : c'est avec ce récit que Camus dresse une critique de l'institution judiciaire. Meursault est bien coupable du meurtre, nul ne le doute, mais ce qui est critiqué par l'auteur c'est le fonctionnement du procès.
- L'absurde : Meursault n'affirme jamais rien, comme l'on peut le voir dans Caligula (1944) ou encore dans Le mythe de Sisyphe (1942), deux autres oeuvres de Camus. Mais en même temps, L'Étranger est un récit rempli d'ambigüités qui fait que l'on ne peut pas affirmer que Meursault est un héros absurde.
Les personnages principaux
- Meursault : personnage principal.
- L'Arabe : tué par Meursault.
- Marie Cardona : petite amie de Meursault.
- Raymond Sintès : voisin de Meursault.
- Masson : ami de Raymond.
- Un groupe d'Arabes : dont le frère de la maîtresse de Raymond.
- Le juge d'instruction : il interroge Meursault aussi bien sur son meurtre que sur son âme.
- L'avocat : il cherche plutôt à faire de belles phrases qu'à défendre Meursault.
- L'aumônier : il fait tout pour convertir Meursault avant sa mort.

jeudi 14 février 2019

Résumé : Mithridate de Jean Racine (1673)

Mithridate de Racine : Résumé


Résumé : Mithridate de Jean Racine (1673)

Sur le faux bruit de la mort de Mithridate, roi de Pont, ses deux fils aspirent tous deux à la main de Monime, leur belle-mère. Mais au moment où celle-ci vient de laisser voir à Xipharès qu’elle le préfère à Pharnace, Mithridate revient, plein de défiance contre ses fils dont il ne s’explique pas la présence auprès de celle qu’il destine à occuper le trône à côté de lui. Ses soupçons se portent d’abord dur Pharnace. Pour découvrir la vérité, il les fait appeler l’un et l’autre, et, dans une scène superbe, il leur déroule ses nouveaux plans de guerre : Pharnace épousera une princesse d’Asie et ira jeter l’effroi dans ces pays, tandis que lui-même, accompagné de Xipharès, ira porter la guerre au cœur même de l’empire. Pharnace, après avoir combattu ce projet gigantesque, refuse le mariage qu’on lui propose. C’est alors que Mithridate lui donne la vraie raison de son refus, son amour pour Monime. Pharnace ne s’en défend pas et accuse son frère du même crime. Mithridate est troublé par cette révélation nouvelle. Il saura la vérité par Monime elle-même. Vans une conversation touchante, il feint de vouloir lui donner Xipharès pour époux à sa place. Monime, étonnée, ne peut dissimuler son bonheur. Mais elle ne tarde pas a comprendre, par le courroux du roi, que ce discours n’est qu’une ruse pour découvrir ses sentiments. Rappelant alors à Mithridate sa promesse, elle lui déclare qu’elle n’aura pour époux que celui qu’il lui a promis. Elle est perdue et les deux frères avec elle ; mais avant que le roi ait pu mettre à exécution ses projets de vengeance, Pharnace, vendu depuis longtemps aux Romains, vient l’attaquer dans sa propre capitale avec les troupes qu’il a soulevées en leur faisant croire que le roi se proposait de les conduire en Italie. Mithridate se jette résolument dans la mêlée ; il est blessé grièvement, et, se voyant sur le point d’être fait prisonnier, se perce de son épée. Au moment d’expirer, il apprend que Xipharès a comprimé la révolte de son frère et fait rentrer les troupes mutinées dans le devoir. Mithridate reconnaît alors son erreur. Il se fait transporter, mourant, dans son palais ; et unit Monime à Xipharès.



Jamais le pinceau de Racine ne parut plus mâle et plus fier, et le rôle de Mithridate est celui où il se rapproche le plus de la vigueur de Corneille, surtout dans la scène fameuse où il expose à ses deux fils son projet de porter la guerre en Italie. Cette scène a encore un autre mérite en montrant le héros dans toute son élévation. Elle révèle aussi sa jalousie artificieuse puisqu’elle a pour objet de pénétrer ce qui se passe dans le cœur de Pharnace, et d’en arracher l’aveu de ses projets sur Monime. Cette situation met dans tout son jour le contraste des deux jeunes princes qui soutiennent également leur caractère. Le perfide Pharnace, comptant sur l’appui des Romains qu’il attend, refuse formellement d’aller épouser la fille du roi des Parthes ; le vertueux Xipharès, tout entier à son devoir et à son père, ne connaît d’autres intérêts que ceux de la nature et de la gloire, et saisit avec l’enthousiasme d’un jeune guerrier le dessein d’aller combattre les Romains dans l’Italie. Cette scène parait, sous tous les rapports, une des plus belles que Racine ait conçues, et le discours de Mithridate est dans notre langue un des modèles les plus achevés du style sublime.

Résumé : Bajazet de Jean Racine (1672)

Bajazet de Racine : Résumé


Résumé : Bajazet de Jean Racine (1672)

En partant de Byzance pour aller combattre les Persans, le sultan Amurat a remis tous ses pouvoirs à sa favorite Roxane, en lui recommandant de surveiller Bajazet, son frère, dont il suspecte les projets ambitieux. Du camp, il envoie à Roxane l’ordre de le mettre à mort, au moment même où celle-ci, qui s’est éprise d’amour pour Bajazet, a formé le projet de l’élever au trône, s’il consent à l’épouser. Mais le cœur de Bajazet n’est pas libre : il aime Atalide, sa jeune parente élevée avec lui dans l’intérieur du harem, et sur laquelle le grand vizir, l’ambitieux Acomat, a jeté les yeux comme sur l’instrument de son élévation. Bajazet ne peut consentir aux projets de Roxane, et celle-ci le menace de sa vengeance. Atalide s’oublie elle-même, et supplie Bajazet de donner quelque espérance à sa rivale. Mais Roxane a surpris leur intelligence, et c’est dans le sang de Bajazet qu’elle lavera sa honte. Elle ne doit cependant pas jouir de sa vengeance : un messager d’Amurat arrive, porteur d’un ordre de mort pour la sultane infidèle. Roxane tombe sous son poignard. Acomat, qui a armé ses partisans pour soutenir Bajazet, arrive trop tard pour le sauver et Atalide se tue de désespoir.



Racine avait lutté dans Bérénice contre un sujet qu’on lui avait prescrit, et il était sorti triomphant de cette épreuve si dangereuse pour le talent, qui veut toujours être libre dans sa marche et se tracer à lui-même la route qu’il doit tenir. Bajazet fut un ouvrage de son choix. Les mœurs, nouvelles pour nous, d’une nation avec qui nous avions eu longtemps aussi peu de communication que si la nature l’eût placée à l’extrémité du globe ; la politique sanglante du sérail, la servile existence d’un peuple innombrable enfermé dans cette prison du despotisme, les passions des sultans qui s’expliquent le poignard à la main, le caractère et les intérêts des vizirs qui se hâtent d’être les instruments d’une révolution, de peur d’en être

les victimes l’inconstance ordinaire des Orientaux, voilà le sujet absolument neuf qui s’offrait au pinceau de Racine. Cette science des couleurs locales, le rôle fortement passionné de Roxane, le grand caractère d’Acomat, une exposition regardée par tous les connaisseurs comme le chef-d’œuvre du théâtre dans cette partie, tels sont les principaux mérites qui se présentent dans l’analyse de la tragédie de Bajazet.

Résumé : Esther de Jean Racine (1689)

Esther de Racine : Résumé

Résumé : Esther de Jean Racine (1689)

Le sujet d’Esther est la délivrance des juifs qui étaient restés à Babylone après la captivité. Aman, le ministre du roi Assuérus, a menacé de les détruire parce que l’un d’eux, Mardochée, a refusé d’incliner son front devant lui. Punir ce misérable ne suffit pas à sa vengeance ; il faut qu’elle s’étende sur toute son odieuse nation. Il obtient facilement du roi un édit qui voue à la mort les juifs dispersés dans tout l’empire. Mais Mardochée veille sur ses compatriotes. Esther, l’épouse d’Assuérus, est sa nièce ; c’est lui qui t’a élevée, c’est à elle qu’il s’adressera pour qu’elle obtienne du roi la grâce de sa nation. Il compte d’autant plus sur la bienveillance d’Assuérus qu’il a sauvé celui-ci d’un complot tramé contre sa vie. La Providence semble seconder les plans de Mardochée. Le roi, tourmenté par un songe, s’est fait lire les annales de son règne qui lui ont remis en mémoire les services de Mardochée et, comme il a oublié de le récompenser, il ordonne à Aman de le conduire en triomphe dans la ville. Aman n’obéit qu’avec répugnance, mais il se console à la pensée du supplice prochain qu’il réserve à son ennemi. Cependant Esther, à la prière de son oncle, se décide, pour sauver les juifs, à pénétrer chez le roi, malgré la défense qui interdit de s’en approcher. Elle sollicite la faveur de recevoir Assuérus à sa table. Aman assistera au festin. C’est en présence du persécuteur des juifs qu’elle se jette aux pieds du roi, lui avoue qu’elle est juive et dévoile les projets sanguinaires que son ministre a formés par un motif de vengeance personnelle. Assuérus, touché des larmes de la reine et convaincu de la perfidie de son favori, révoque l’édit de proscription et livre Aman au supplice préparé pour Mardochée.

Cette tragédie n’est pas sans défauts ; le plus grand de tous est le manque d’intérêt. Esther et Mardochée ne sont pas en danger malgré la proscription des juifs, car on est assuré d’avance que le roi qui aime son épouse ne la fera pas mourir parce qu’elle est juive, pas plus que Mardochée qui lui a sauvé la vie et qu’il vient de combler d’honneurs. Il ne s’agit donc que du peuple hébreu ; mais on sait que le danger d’un peuple ne peut pas faire la base d’un intérêt dramatique. Les caractères ne sont pas moins répréhensibles, à l’exception de celui d’Esther. Zarès, femme d’Aman, est complètement inutile. Mardochée n’est guère plus nécessaire. Assuérus est un fantôme de roi, un despote insensé qui proscrit tout un peuple sans le plus léger examen. La haine d’Aman a des motifs trop mesquins et l’on ne peut concevoir que le ministre d’un grand empire soit malheureux parce qu’un homme obscur refuse de se prosterner devant lui. Si cette tragédie est défectueuse comme ouvrage dramatique, elle a néanmoins des mérites remarquables. Le style d’Esther est enchanteur. Racine a transporté dans notre langue les beautés de la Bible et les plus sublimes inspirations des prophètes.

mercredi 13 février 2019

La ficelle- personnages + indicateurs spatiotemporels

Les personnages Principaux

-Maître hauchecorne : un paysan normand,économe,qui souffre du rhumatisme.

-Maitre malandain : un bourrelier qui a des problèmes avec maitre hauchecorne.
-M.houlbrèque
-M.le maire : homme gros,grave ;à phrases pompeuses qui était le notaire de l’endroit.

Secondaires

Les paysans ; leurs femmes ; M.Jourdain ; le crieur public ; le brigadier ; les trois voisins ; Marius PAUMELLE ; le fermier de Criquetot ; le maquignon de Montivilliers .


Les indicateurs spatio-temporels

Goderville ; jour de marché ; la compagne ; une maison ; la place de Goderville ; midi ; les auberges ; la grande salle ; la vaste cour ; ce matin ; la route de Beuzeville ; entre neuf heures et dix heures ; la mairie ; Manerville ; la nuit ; le chemin ; le soir ; le village de Bréauté ; le lendemain ; une heure de l’après-midi ; Ymauville ; les environs ; aussitôt ; tout le jour ; les routes ; la sortie de l’église ; le Dimanche suivant ; maintenant ; le Mardi d’une autre semaine ; l’auberge de Jourdain ; chaque jour ; la fin de décembre ; les premiers jours de Janvier .

Les événements principaux

-Maitre Hauchecorne ramasse le bout de ficelle sous les yeux de M.Malandain , le bourrelier .
-Un crieur public arrive au marché et annonce la perte du portefeuille de M.Haulbrèque .
-Un brigadier de la gendarmerie arrive a l’auberge et demande a M.Hauchecorne de l’accompagner a la mairie.
- Maître Hauchecorne est accusé d’avoir trouvé et conservé le portefeuille. il est dénoncé par Malandain.
-M.Hauchecorne a beau protesté mais il n’arrive pas à prouver son innocence.
-A sa sortie de la mairie , M.Hauchecorne se mit à raconter son histoire à tout le monde .
-Marius PAUMELLE rend le portefeuille a et son contenu à M.Haulbrèque .
-On a soupçonné une autre fois M.Hauchecorne d’avoir rapporté le portefeuille à Marius PAUMELLE pour le rendre à M.Haulbrèque .
-Tout le monde insulte M.Hauchecorne .
- Hauchecorne tombe dans l’obsession, il est malade puis il meurt et ses derniers mots sont encore pour prouver son innocence, c’est « une ‘tite ficelle » était sa dernière phrase.
Les champs lexicaux Dans cette nouvelle « la ficelle » on trouve beaucoup de champs lexicaux, parmi lesquelles :
-Le champ lexical de lieu : les routes ; le marché ; Goderville…
-Le champ lexical de temps : midi ; ce matin ; entre neuf heures et dix heures ; la nuit ; le lendemain …
-Le champ lexical de l’humain : paysan ; femmes ; hommes ; humaine…
-Le champ lexical des animaux : bête ; vache ; poule …


Le point de vue de l’auteur
La focalisation zéro

Le résumé de la nouvelle

C’est le jour de marché à Goderville et tous les paysans y vont, L`auteur décrit les personnages et la place du marché. Après cela Maupassant fait un portrait de Maître Hauchecorne (un paysan normand) , il ramasse un petit morceau de ficelle, sous les yeux d’un bourrelier, Malandain, avec qui il est resté fâché . Plus tard, un crieur public annonce la perte d’un portefeuille. Maître Hauchecorne est accusé d’avoir trouvé et conservé le portefeuille. il est dénoncé par Malandain.M.Hauchecorne est convoqué chez le maire pour s’expliquer,on ne peut rien retenir contre Hauchecorne, mais il n’arrive pas non plus à prouver son innocence. Tous ceux qu’il rencontre sont persuadés qu’il a conservé le portefeuille.Le lendemain, un valet de ferme restitue le portefeuille qu’il a trouvé sur la route; maître Hauchecorne se croit enfin délivré., puis il raconte son récit aux autres gens, mais il échoue de les convaincre car ils croient que c’est lui qui, après avoir trouvé le portefeuille, l’a fait rapporter par un tiers. Hauchecorne tombe dans l’obsession, il est malade puis il meurt et ses derniers mots sont encore pour prouver son innocence, c’est « une ‘tite ficelle » était sa dernière phrase

mardi 12 février 2019

Résumé : Histoire naturelle de Buffon (1749)



Résumé : Histoire naturelle de Buffon (1749)

Les trois premiers volumes parurent un an après la publication de L’Esprit des lois et Buffon mit quarante ans à compléter cet ouvrage. Avant de parler de l’homme et des animaux, le célèbre naturaliste explique à sa manière la formation de la terre et supplée par l’imagination à l’absence de données scientifiques. Il suppose qu’une comète a heurté le soleil qu’elle en a fait jaillir des éclats enflammés qui ont formé les planètes et la terre que nous habitons ; que la terre a été pendant trente-sept mille ans à l’état incandescent ; qu’en se refroidissant, elle a attiré les vapeurs rejetées d’abord de sa surface et qu’ainsi se sont formées les mers, qui, à leur tour, ont produit les montagnes et les vallées ; qu’au bout de vingt-cinq mille ans, elle a commencé à jouir d’une chaleur plus tempérée sous les pôles qui ont été habités les premiers par les plus grands animaux.

Buffon ne se contente pas de deviner le passé, il prétend aussi deviner l’avenir. Il prédit que la terre continuera toujours à se refroidir, que dans quatre-vingt-treize mille ans la vie n’y sera plus possible et qu’elle verra périr et s’éteindre tous ses habitants.

Dans cette magnifique rêverie sur la création, il y a des découvertes pressenties par le génie. Ainsi, la science admet aujourd’hui comme des vérités, la fluidité primitive du globe et sa chaleur centrale. Il est également prouvé qu’au-dessous d’une profondeur moyenne, la chaleur de la terre augmente en descendant et que le centre du globe est, par conséquent, à une température excessivement élevée. Mais, à côté de ces découvertes, il y a, dans le système de Buffon, des erreurs grossières. Il se trompe, par exemple, sur le refroidissement progressif du globe dont il attribue la chaleur plus au feu intérieur qu’au soleil. La chaleur intérieure ne se fait point sentir à la sur face du sol ; elle aurait beau s’éteindre tout à fait, la température extérieure, due exclusivement au soleil, ne changerait pas sur la terre. Il se trompe aussi quand il prétend que le nord a été d’abord le seul point habitable. Ce qui prouve le contraire, c’est que les éléphants, découverts sous les glaces de la Sibérie, s’y trouvent entiers, revêtus de leur chair et de leur peau. Ces grands animaux ont donc péri par une catastrophe soudaine, par un refroidissement subit et non progressif. Buffon se trompe encore sur la formation des montagnes, qui est due non pas à la mer, comme il te prétend, mais au feu intérieur de la terre.

Après avoir exposé sa théorie sur la formation et les révolutions du globe, et décrit l’homme qui en est le roi, le grand naturaliste passe à la peinture des animaux. C’est là que son style atteint un degré d’élégance, de noblesse, de richesse, de pompe et de magnificence qu’on n’a pas surpassé dans notre langue. On a mille fois loué la description du chien, du cheval, de l’écureuil, de l’éléphant, du lion, du cygne, et de bien d’autres.


[D’après Daniel Bonnefon. Les écrivains célèbres de la France, ou Histoire de la littérature française depuis l'origine de la langue jusqu'au XIXe siècle (7e éd.), 1895, Paris, Librairie Fischbacher.]


Résumé : Histoire naturelle de Buffon (1749)

Les trois premiers volumes parurent un an après la publication de L’Esprit des lois et Buffon mit quarante ans à compléter cet ouvrage. Avant de parler de l’homme et des animaux, le célèbre naturaliste explique à sa manière la formation de la terre et supplée par l’imagination à l’absence de données scientifiques. Il suppose qu’une comète a heurté le soleil qu’elle en a fait jaillir des éclats enflammés qui ont formé les planètes et la terre que nous habitons ; que la terre a été pendant trente-sept mille ans à l’état incandescent ; qu’en se refroidissant, elle a attiré les vapeurs rejetées d’abord de sa surface et qu’ainsi se sont formées les mers, qui, à leur tour, ont produit les montagnes et les vallées ; qu’au bout de vingt-cinq mille ans, elle a commencé à jouir d’une chaleur plus tempérée sous les pôles qui ont été habités les premiers par les plus grands animaux.

Buffon ne se contente pas de deviner le passé, il prétend aussi deviner l’avenir. Il prédit que la terre continuera toujours à se refroidir, que dans quatre-vingt-treize mille ans la vie n’y sera plus possible et qu’elle verra périr et s’éteindre tous ses habitants.

Dans cette magnifique rêverie sur la création, il y a des découvertes pressenties par le génie. Ainsi, la science admet aujourd’hui comme des vérités, la fluidité primitive du globe et sa chaleur centrale. Il est également prouvé qu’au-dessous d’une profondeur moyenne, la chaleur de la terre augmente en descendant et que le centre du globe est, par conséquent, à une température excessivement élevée. Mais, à côté de ces découvertes, il y a, dans le système de Buffon, des erreurs grossières. Il se trompe, par exemple, sur le refroidissement progressif du globe dont il attribue la chaleur plus au feu intérieur qu’au soleil. La chaleur intérieure ne se fait point sentir à la sur face du sol ; elle aurait beau s’éteindre tout à fait, la température extérieure, due exclusivement au soleil, ne changerait pas sur la terre. Il se trompe aussi quand il prétend que le nord a été d’abord le seul point habitable. Ce qui prouve le contraire, c’est que les éléphants, découverts sous les glaces de la Sibérie, s’y trouvent entiers, revêtus de leur chair et de leur peau. Ces grands animaux ont donc péri par une catastrophe soudaine, par un refroidissement subit et non progressif. Buffon se trompe encore sur la formation des montagnes, qui est due non pas à la mer, comme il te prétend, mais au feu intérieur de la terre.

Après avoir exposé sa théorie sur la formation et les révolutions du globe, et décrit l’homme qui en est le roi, le grand naturaliste passe à la peinture des animaux. C’est là que son style atteint un degré d’élégance, de noblesse, de richesse, de pompe et de magnificence qu’on n’a pas surpassé dans notre langue. On a mille fois loué la description du chien, du cheval, de l’écureuil, de l’éléphant, du lion, du cygne, et de bien d’autres.


[D’après Daniel Bonnefon. Les écrivains célèbres de la France, ou Histoire de la littérature française depuis l'origine de la langue jusqu'au XIXe siècle (7e éd.), 1895, Paris, Librairie Fischbacher.]

Résumé : Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire (1857)

Résumé : Les Fleurs du mal de Charles Baudelaire (1857)

Au XIXe siècle, un monde nouveau envahit le champ littéraire, certains motifs se hissant pour la première fois au rang de sujets dignes d’intérêt. La ville, la province, le peuple ne sont plus cantonnés au registre comique, les progrès de la Science aux manuels et aux essais des savants. L’individu s’affirme, en réaction à une évolution économique et sociale qui le dépasse ou l’écrase. « Le culte du moi » est de tous les genres littéraires. Le pessimisme se lit dans les œuvres des écrivains qui refusent de se conformer à l’ordre établi. Ils ont le sentiment d'être incompris et se sentent coupés du monde, malgré l’espoir suscité par les progrès collectifs. Ce mal de vivre ou « mal du siècle », chanté par Chateaubriand et les Romantiques comme Musset et Nerval, se prolonge avec le spleen de Baudelaire et, à la fin du siècle, chez les décadents et les symbolistes. Les romans réalistes n’y échappent pas non plus. Ainsi les courants littéraires s’entremêlent-ils plus qu’ils ne se succèdent, donnant lieu à des échanges féconds entre les écrivains. À ce titre, Baudelaire peut être considéré comme le poète capital, à la charnière du siècle comme des mouvements, romantique, réaliste, parnassien, décadent et symboliste.

Le 4 février 1857, Baudelaire remet son manuscrit à l’éditeur Auguste Poulet-Malassis associé à son beau-frère Eugène De Broise. Il y a là cent poèmes, le concentré de l’expérience poétique accumulée par l’auteur sur quinze années. La première publication, le sonnet À une dame créole, date de 1845 dans la revue L'Artiste. En octobre de la même année, le livre a été annoncé sous le titre Les Lesbiennes. Puis en novembre 1848, sous le titre Les Limbes. C'est finalement sous le titre des Fleurs du mal que paraissent en 1855, dans La Revue des Deux Mondes, dix-huit poèmes. De même que neuf autres poèmes, seront publiés en avril 1957 dans la Revue française. Le recueil définitif paraîtra le 23 juin 1857, après trois longs mois que Baudelaire consacre aux révisions sur épreuves. Le premier tirage (quelque 1000 exemplaires imprimés à Alençon) est mis en vente au prix de trois francs.

Résumé de La ficelle

Résumé de La ficelle


Résumé de La ficelle

(GUY DE MAUPASSANT)


C’est jour de marché dans le bourg normand de Goderville où se rend un paysan, maître Hauchecorne. Maître Hauchecorne ramasse un petit morceau de ficelle, sous les yeux d’un bourrelier, Malandain, avec lequel il est fâché. Plus tard, un crieur public fait savoir que quelqu’un a perdu un portefeuille. Maître Hauchecorne est accusé d’avoir trouvé et conservé le portefeuille. il est dénoncé par Malandain. Convoqué chez le maire pour s’expliquer,on ne peut rien retenir contre Hauchecorne, mais il n’arrive pas non plus à prouver son innocence. Tous ceux qu’il rencontre alors sont persuadés qu’il a conservé le portefeuille.Le lendemain, un valet de ferme restitue le portefeuille qu’il a trouvé sur la route; maître Hauchecorne se croit enfin délivré. Hélas, dans les conversations, plus il raconte son récit et plus les autres croient que c’est lui qui, après avoir trouvé le portefeuille, l’a fait rapporter par un tiers. Hauchecorne tombe dans l’obsession, il est malade puis il meurt et ses derniers mots sont encore pour clamer son innocence, c’est « une ‘tite ficelle » était sa dernière phrase.

Aux champs de Maupassant

Aux champs de Maupassant
Personnages principaux
  • La famille Tuvache
  • La famille Vallin
  • Henri d’Hubières
  • Mme Henri d’Hubières
  • Charlot Tuvache
  • Jean Vallin
Résumé
Les deux familles vivent côte à côte à tel point que l’on ne distingue pas les enfants Tuvache des enfants Vallin, ils vivent paisiblement malgré leur peu d’argent. M et Mme d’Hubières tombent fou amoureux du petit Charlot Tuvache et souhaite l’emmener avec eux car ils n’ont pas d’enfants. Il est hors de question pour Mme Tuvache de vendre son enfant peu importe la somme proposée ce que confirme son époux de la tête. Les époux d’Hubières se rendent alors chez les Vallin qui commencent par refuser. Quand les Vallin entendent parler d’argent, ils commencent à négocier et finissent par laisser leur enfant, Jean, aux d’Hubières. La relation entre les Vallin et les Tuvache s’est dégradée car Mme Tuvache leur reproche d’avoir vendu leur fils. Tout le monde dit de Mme Tuvache qu’elle est une bonne mère. Charlot travaille beaucoup pour nourrir sa famille surtout que ses frères ainés sont décédés. Un jour, un beau jeune homme vient et se rend chez les Vallin. Il s’agit de Jean. Quand Charlot le voit, il reproche à ses parents de ne pas l’avoir vendu, il aurait mieux aimé ne pas être ce qu’il est. Ses parents sont bouleversés. Charlot, en colère, quitte définitivement ses parents alors que Jean festoie avec les siens.

samedi 9 février 2019

REFLEXION SUR LA NATURE HUMAINE

REFLEXION SUR LA NATURE HUMAINE
Comment pourrait-on penser qu’un Regard Citoyen élude la question centrale de la nature humaine ?
Depuis des millénaires, l’homme s’est interrogé sur sa propre nature pour essayer de la comprendre. Et le combat fut acharné entre les principales écoles que l’on pourrait caractériser ainsi :
– Pour les uns, l’homme serait avant tout défini par une nature originelle (l’inné), souvent ressentie comme violente et pècheresse. Cette approche impose des structures sociales ou religieuses fortes capables de contenir ces excès.
– Pour d’autres, l’homme aurait été initialement bon et égalitaire et la culture, la société (l’acquis) l’auraient conduit à l’égoïsme, à la cupidité et au capitalisme que nous connaissons aujourd’hui. L’instauration d’une société sur des bases « justes » suffirait donc à le ramener à ses qualités originelles.
– Pour d’autres encore, il n’y aurait pas de nature de l’homme, puisque la variabilité de cette nature est telle qu’elle en exclut la définition même. Des régimes habiles et respectueux de cette variabilité seraient alors seuls à même de fonctionner.
Malheureusement, ces débats ne restèrent pas seulement intellectuels et servirent de justification implicite à d’innombrables régimes politiques, organisations sociales, religieuses ou systèmes judiciaires, parfois calamiteux, dont certains se firent d’ailleurs forts d’interdire pour un temps toute discussion sur l’hypothèse qui les avait fait naître.
Les travaux scientifiques de ces dernières années ont apporté une vision plus nuancée de la réalité et établi quelques bases nouvelles que nous allons tenter de résumer ici :
Il existe chez l’homme un socle biologique, souvent partagé avec de nombreux animaux, et invariant à l’échelle de l’histoire humaine et dont on peut donner quelques illustrations :
– Caractère physiologique de certains comportements comprenant par exemple la déglutition, l’expression faciale du sourire, de la tristesse, de la peur, de la surprise, la salutation du regard avec inclination de la tête proportionnelle à la différence de statut, le baisemain (utilisé par les chimpanzés) pour amadouer le dominant qui sont identiques entre espèces supérieures, entre sociétés humaines et apparaissent dès la naissance. Il est extrêmement difficile de contrôler le déclenchement de ces comportements par ailleurs inarrêtables en cours d’exécution.
– Existence physiologique de la motivation qui génère une sensation de plaisir au travers d’un circuit cérébral de récompense, incitant ainsi l’homme à satisfaire des besoins fondamentaux tels que se nourrir, boire, se protéger du froid, se reproduire….Ces circuits peuvent d’ailleurs être utilisés de manière identique pour des besoins psychologiques.
– Gestes de communications non verbales pour communiquer des émotions ou des motivations (bâillements pour synchroniser cycle du sommeil). Certains de ces gestes, permis après le passage au bipédisme et la libération des mains, sont spécifiques à l’homme et ont été nécessaires à la réussite de l’activité de chasse : doigts devant la bouche pour demander silence, bras tendu et main à plat pour demander d’arrêter, main tournée vers soi avec rapides flexions des bras pour dire d’avancer
– Existence de peurs primitives innées et de comportements types face à ces peurs, communs avec nombre d’animaux : la fuite, la lutte ou l’inhibition de l’action dont une variante est la « stratégie du bourgeois » qui consiste en une fuite si la peur survient hors de son territoire ou une lutte si elle survient sur son territoire.
– Etude de la tension permanente entre agressivité et altruisme : ce dernier, décroit de la famille immédiate au groupe, et n’évolue au sein du groupe que si celui-ci est en compétition avec d’autres groupes, même s’il est composé exclusivement de parents.
– Caractère inné d’un certain nombre d’émotions et de leur manifestation: peur, colère, surprise, tristesse..
Cette nature primitive évoluant très lentement n’est d’ailleurs pas toujours adaptée à notre monde actuel : par exemple l’attirance pour le sucre et les graisses, justifiée par leur rareté dans la plaine africaine originelle, a plutôt des conséquences néfastes dans notre civilisation actuelle !
Mais le cerveau humain comprend également quelques spécificités distinctives, en particulier la taille du lobe frontal et des lobes préfrontaux du cerveau qui sont le lieu de fonctions particulièrement développées chez l’homme : capacité d’abstraction, raisonnement, créativité, mémorisation, planification, anticipation, compétences sociales, processus affectifs.
Au prix d’efforts parfois importants, ces fonctions fortement imprégnées par la culture et l’apprentissage sont capables d’inhiber, ou plus fréquemment, de moduler les comportements instinctifs.
En résumé, la querelle de nos anciens parait un peu dépassée et l’on pourrait dire que l’homme, fondamentalement instinctif sans d’ailleurs que ce qualificatif implique un jugement de valeur, a acquis une capacité physiologique et culturelle à moduler ( contrôler ou… amplifier !) ses instincts pour les adapter à son environnement social, à ses intérêts, à ses passions ou à ses idéaux.
La nature humaine n’est donc ni complétement innée, ni totalement culturelle, ni bonne, ni mauvaise. Avec ses constantes et sa part de variabilité, elle est. Et l’ignorance ou le refus de la permanence de certaines de ses caractéristiques expose sans doute à de sévères désillusions.
L’histoire enseigne d’ailleurs que les régimes politiques ou systèmes religieux qui ont voulu ignorer ce fondement instinctif, n’ont jamais réussi, même par la force, à s’établir durablement…..et que la publicité, qui en a aujourd’hui percé quelques ressorts, étale insolemment son succès planétaire.